Sourate Errahmane en 31 interpellations-Deux: L'Au-delà
10 août 2012
Chronique mois de Ramadan 2012
Les interpellations et la répétition
comme mode privilégié de rappel et de compréhension
Cas : Sourate Errahmane, la Marie du Coran (Deux)
Scène sur l’Au-delà en 16 interpellations
La deuxième partie, toute aussi claire et limpide, traite de trois scènes panoramiques sur l’Au-delà en seize interpellations réparties en trois sous-thèmes qui sont :
- Le Jour de la Résurrection avec deux interpellations (37-40)
- Le sort des mécréants avec deux interpellations (41-45)
- La récompense de celui qui craint Dieu avec seize interpellations (46-77)
- Conclusion (78)
A partir de là, on développer ce schéma de lecture à suivre agréablement.
- · Un- Le Jour de la Résurrection : Deux interpellations
La venue du Jour de la Résurrection est décrite à son tour en deux scènes, celle relative à l’état cosmologique d’un monde nouveau avec l’ouverture du ciel avec la possibilité de voir de visu et l’Enfer et le Paradis en face et celle des hommes et leur réaction face à cela. Ce sera un moment de vérité inévitable pour chaque âme avant la grande séparation définitive :
- « Ce jour-là, ni humains, ni démonsne seront interrogés sur leurs péchés(39)
- · Deux- Le sort de mécréants : Deux interpellations
Ce passage décrit le sort réservé aux criminels qui seront reconnus à leurs traits en deux scènes et en deux interpellations : leur séparation et leur reconduction à l’Enfer que Dieu nous préserve :
(Il leur sera dit):
- «En voici la Géhenne que les criminels niaient » (43)
Ils circuleront entre elle et une eau chaude à la limite de l’ébullition (44)
- · Trois : La récompense du pieu (Seize interpellations)
La première impression qui vient et que c’est long à approcher et donc difficile à assimiler et à retenir et se rappeler. Détromper-vous. A son tour ce long passage sur la description de scènes du Paradis renferme une sous-structure qui permet de l’encadrer à son tour à la perfection en montrant sa beauté et son charme propre au thème traité, le Paradis et ses merveilles. Les seize interpellations se répartissent en la description de quatre jardins pour celui qui craint Dieu de huit interpellations chacun sous une forme de symétrie :
- Deux jardins multicolores de huit interpellations (46-61)
- Deux jardins unicolores de couleur verdâtre. (62-77)
Il ne reste plus qu’à faire une lecture comparative entre les deux en faisant ressortir les ressemblances et les différences.
Ø A - Les deux jardins multicolores : (Huit interpellations)
Elles se rapportent successivement ; - Interpellation Une, le nombre des jardins (Deux), - Deux : la couleur variée, - Trois : Deux sources qui coulent, Quatre : De chaque fruit, deux espèces, Cinq : les Salons somptueux, - Six à Huit : les Houris et leur charme. Ça se lit comme un poème à part : On a :
- « A celui qui aura craint la station de Dieu, il y a aura deux jardins (46)
- « (Jardins) aux multiples ramures. (48)
- « Deux sources y couleront (50)
- « Il y aura de chaque fruit, deux espèces (52)
- « Ils (Les bienheureux) y reposeront sur des tapis doublés de brocart, les fruits (des jardins) à leur portée.( 54)
- « Là, il y aura celles aux regards chastes que ni humain, ni démon n’auront touchées avant eux (56)
- « Aussi belles que l’hyacinthe et le corail (58)
- « La récompense du bienest-elle autre chose que le bien (60)
Ø B- Les deux Jardins unicolores (Huit interpellations)
Est-ce un hasard s’il y a encore huit interpellations pour ces deux jardins supplémentaires offerts à celui qui craint Dieu ? Certainement non ! Voyons ce qui changent et ce qui se ressemblent avec les deux jardins multicolores : Un : Deux jardins pour le nombre (égal), Deux : Unicolore verdâtre au lieu variée, Trois : Deux sources jaillissantes (au lieu de fleuves), Quatre : Une série de fruits avec leur nom, Cinq, Six et Sept : Les Houris, Huit : Les Salons somptueux (placé à la fin). Maintenant vous lisez comme si vous êtes dans une autoroute balisée et éclairée de bout en bout sans risque de déraper ou se tromper :
- « En deçà, il y aura deux autres jardins (62)
- «Ils (les jardins) sont d’une couleur verdâtre (64)
- « Il y aura deux sources jaillissantes(66)
- -Il y a aura des fruits, des palmiers-dattiers et des grenadiers (68)
- Il y aura des (femmes) vertueuses et belles(70)
- Ce sont des houris cloîtrées en des tentes (72)
- Aucun humain, ni démon ne les auront auparavant touchées (74)
- Ils (Les bienheureux) seront accoudés à des coussins verts sur des tapis épais d’une merveilleuse beauté. (76)
Il est à noter que l’évocation du Paradis est huit fois plus que celle de l’Enfer (seize interpellations pour le Paradis contre seulement deux pour l’Enfer. C’est un autre signe de rahma du Miséricordieux dans la sourate portant son nom glorieux. De plus l’évocation du Paradis continuera dans la sourate qui suit (El Ouaqiâ) en longueur donnant l’impression de ne pas s’en sortir. Elle termine par un verset en signe de glorification.
- Conclusion : Louanges au Seigneur
Smaïl BOUDECHICHE
Commentaire : la « Mariée du Coran » nous donne l’exemple !
Après avoir vu des modèles de lecture basés sur des outils majeurs de communication comme le dialogue, les questions-réponses, les interviews, les paraboles et les appels, en essayant de construire des modèles de lecture, nous exposons un autre exemple de sourates qu’on peut approcher avec l’interpellation et le refrain. Il s’agit de Sourate Errahmane.
Le résultat est remarquable dans le traitement et l’analyse et ne souffre d’aucune ambigüité. Ce n’est plus une lecture hasardeuse en partant dans l’inconnu, en faisant appel à la mémoire pour l’apprendre et la réciter sans savoir ni le contenu, ni la forme, mais l’on est en présence d’un vrai modèle thématique de lecture répondant à une logique de conduite qui nous éclaire de bout en bout. Sourate Errahmane mérite bien son titre (Le Miséricordieux) par son architecture et celui de la Mariée du Coran par la beauté de son style. Grâce à la mise en évidence de ce schéma et de cette logique, cachés à première vue, son assimilation et son compréhension deviennent des plus facile, alors qu’elle semblait auparavant des plus difficiles, des plus embarrassantes.
De fait, sa lecture n’est plus une corvée pour assimiler une longue suite canonique de versets lugubres et compacts comme en droits ou un exercice littéraire compliqué, mais un plan détaillé et logique à suivre, une curiosité à découvrir, un charme à apprécier, une leçon à retenir et une méditation profitable. Lorsque le cœur s’y mêle, il y a une vraie communion et un vrai bonheur à vivre. Vous vivez votre lecture pleinement y compris dans la langue de traduction et d’interprétation. La lecture de la sourate devient véritablement une guérison ! Vous avec une bonne vision, une logique et des repères qui vous guident et vous rendent maîtres de la lecture vous-mêmes.
De plus, son détail va encore la rendre plus facile comme dans un poème et un chant rimé et rythmé. C’est une vraie mariée ! Aujourd’hui les moyens didactiques existent et peuvent nous aider à montrer les merveilles au grand jour du Livre Universel pour que le monde sache comme nous le montre visiblement et concrètement le traitement de la sourate.
Ce n’est pas les paroles d’un poète bédouin ou une inspiration de Satan, mais c’est le Miséricordieux qui nous parle et le montre. Avec art et manière en nous défiant dans notre propre terrain ! Après voir vu dans la première partie, le volet d’Ici-bas, avec ses onze interpellations, en voilà celui sur l’Au-delà dans un équilibre et une symbiose parfaite entre le matériel et le spirituel en vingt interpellations bien structurées à leur tour. L’Islam dans son essence, est harmonie et équilibre.
Celui qui aura lu consciencieusement cette sourate, la Mariée du Coran, en mettant en exergue son schéma de lecture ainsi dégagé, ne peut conclure qu’en levant les bras au Ciel et adresser des louanges et invocations au Seigneur pour ce charme et cette beauté qui inspire et nous fait vivre intensément et agréablement la sourate pour ne plus l’oublier. Qui a dit que sourate Errahmane avec ses 31 interpellations est une sourate difficile à approcher, difficile à apprendre ?? Elle n’est pas la seule à être approchée ainsi.
Sur le plan contenu, la sourate nous incite à louer Dieu pour les huit preuves d’Ici-bas qui nous permettent de vivre, de le connaître et de l’adorer: avec l’environnement cosmologique (le soleil, la lune, la vie biologique, le ciel et la terre), notre création, les deux orients et les deux occidents et les mers douces et salées et ce qu’elles nous offrent en profondeur et sur la surface. Faisons en sorte que nous ne soyons pas des corrupteurs de ces attributs mis à notre disposition et que nous les exploitâmes dans le bons sens avant la grande rencontre et ainsi éviter l’enfer et espérer mériter les deux jardins.
En ce mois de la célébration de la Révélation, et quatorze siècles après la première apparition de l’Ange Gabriel, au Prophète (QSSL) dans la grotte, Hira, et malgré les recherches continues, l’on ne finit pas de découvrir les charmes, les mystères et le sens profond du message divin universel. La « Mariée du Coran », un vrai modèle de lecture divin, nous interpelle trente et unièmes fois ! Dieu soit loué !!
Smaîl BOUDECHICHE
Hadith du jour : Le droit des femmes d’aller à la Mosquée
Il est rapporté par Abou Daoud et Ibn Khouzaïma d’après Abou Hourayrah, cité par Ibn Hibban d’après Zayd Ibn Khâlid, que le Prophète (Prière et Salut soient sur lui) a dit: « N’interdisez pas les mosquées aux adoratrices d’Allah.»
- Page publiée dans Journal Liberté (Algérie) du mercredi 06 Août 2012
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