Page Ramadhan 2012


Chronique :

Scénario feuilleton Sourate Echouâra,

 

aux huit paraboles défiant les poètes

 

Cinquième année de blocage par l'Entv

 

Ceux qui ont montré que le Coran est fait de paraboles et de plans architecturaux ne trompent pas. Pourvu que vous cherchiez, vous allez trouver à votre portée ce que vous voulez ! Le Dieu révélateur du Coran en le faisant descendre par une journée du Destin des Tablettes Gardées au Ciel  au ciel le plus bas, dont nous célébrons ces jours-ci l’anniversaire dans la piété et la ferveur, est un artiste entier. Rien n’est au hasard. Nous avons vu que sourate Echourâra était un bijou dans sa structure et son style, sa forme et dans son fonds. Nous avons l’exclusivité, Dieu merci,  pour cette découverte en l’ayant déposée à l’Onda et la bibliothèque nationale. Elle a été révélée pour défier les poètes et les orgueilleux tenants de la bonne parole de la cité mecquoise sur leur propre terrain. Eux se targuaient d’avoir fondé souk Oukadh, la qibla et théâtre des poètes, avec les célèbres Mouâlakates, affiches des meilleurs poèmes, notamment les sept rendus notoires. Le Coran a rétorqué par la Révélation de sourate Echouâra avec huit paraboles sur des récits prophétiques, construites sur un modèle ressemblant étrangement à des « poèmes » libres avec des versets courts et rimés, chaque parabole se termine par le même refrain de deux versets. Quelle est l’utilité de cette découverte, dites-vous ?


Elle est immense car c’est la forme qui aide le fonds, d’autant plus qu’elle a une particularité frappante.  Entre une présentation simpliste et hasardeuse, et une autre dotée d’une logique thématique de bonne visibilité et pénétration qui vous permettra d’encadrer le texte dans ses moindres détails, avec des outils d’analyse d’approche, et s’il vous plaît intelligemment, la différence est de taille. Le père de l’exégèse coranique, l’imam Tabari avait vu juste en s’étonnant de ceux qui apprennent par cœur le Coran et ignorent sa signification.


Grâce à la mise en évidence de ces schémas, nous avons élaboré un Cdrom interactif avec le son présentant la sourate sous sa structure réelle qui ne souffre d’aucune ambigüité.  Preuve que la présentation du Coran sur le plan de la forme, héritée telle quelle depuis Hafs et Ouarch,  il y a plus de douze siècles, peut être améliorée sans altérer aucunement le contenu qui demeure immuable. Bien au contraire, c’est  la mise en  évidence judicieuse des structures de lecture inhérentes au Coran, (on n’invente rien), aide à mieux valoriser le contenu et donc à mieux le communiquer. C’est une révolution salutaire dans les mœurs en bousculant bien des idées fixes et des intérêts égoïstes au détriment du texte sacré  en le maintenant dans un état de sous-développement et de sous culture.


 La lumière de Dieu qui se répandra sur l’Univers en prenant le dessus, selon la promesse divine, ne sera pas l’œuvre d’une seconde révélation, ou d’un nouveau messager, mais le produit de la recherche et de la découverte des formes expressives du texte sacré pour le rendre plus accessible et plus intelligible. Il y a de l’espoir pour bousculer des inerties et percer des issus. Lire le texte sacré en bloc lugubre impénétrable tant dans la langue arabe que les langues d’interprétation bon à répéter, c’est du passé.


 Au temps de l’informatique et du développement accéléré des techniques de communication et de méthodes de recherche, le moment est venu de voir autrement nos habitudes d’approcher le Livre Universel.


 Il y a plus de cinq années que j’avais présenté un projet de relecture de sourate Echouâra en trente épisodes selon l’architecture de sourate Echouâra, dégagé par nos soins,  j’ai buté contre un mur d’incompréhension tellement les certitudes étaient fixes, les mentalités closes et les blocages solides de la part de certains   que Dieu leur pardonne.

 

Il suffit pourtant de montrer la beauté et l’art du texte et aux gens, les spécialistes notamment de juger. La présentation à notre manière de la scène de l’invocation de sidna Ibrahim tirée de la parabole de Sidna Ibrahim dans la sourate, un épisode parmi les trente programmés, tous aussi beaux et élégants, donne un aperçu de ce qu’on  a fait perdre aux téléspectateurs avides de connaissance et de nouveautés.  A l’instar de ce qu’on avait fait pour les feuilletons télévisés sidna Youcef, primé haut et fort au festival panarabe de Manama  (Bahrein) en 2003 et les gens de la caverne, non moins réussi. Mais depuis qu’est-ce qu’on a fait de mieux ??


 Smaïl BOUDECHICHE

 

 

 

 
 Papier deux: Scène tirée de la parabole trois sur le récit de sidna Ibrahim avec son peuple sourate Ech-Chouâra

 

 

Invocation du Prophète Ibrahim (78-89)

Evocation de cinq Attributs et invocation de cinq choses

L’Art d’invoquer

 

Ce passage est tiré de la parabole de Sida Ibrahim parmi les huit que compte sourate Echouâra. Nous l’avons choisi par ce qu’il a une particularité qui renseigne sur la manière, le respect, la profondeur d’esprit et la politesse du prophète Ibrahim, (Sur lui) en s’adressant à Dieu, son ami et son intime.


Avant de prononcer son invocation, il a dû certainement mûrement réfléchi à deux choses : la manière de s’adresser à Dieu et le choix du contenu. Une analyse du texte de l’invocation nous donne un aperçu . Il est divisé en deux parties :

 

·          L’évocation de cinq attributs divins comme rapprochement

 

C’est judicieux. Il faut connaître le Seigneur auquel on se soumet et se prosterne.  Son peuple s’adresse à des divinités et des esprits qui leur font peur. Lui élève le débat. Il définit son Seigneur en toute connaissance de cause et en ayant plein confiance. C‘est le Seigneur des couples ; création et  guidée, nourriture et boisson, guérison et maladie,  mort et vie et enfin le jugement et le pardon. Il va de soi que l’invocation divine a ses règles.  On a :

 

 

« Celui (le Seigneur des mondes] qui m’a créé, c’est lui-même qui me guide. (78)  

            C'est lui qui me nourrit et  me donne à boire, (79)  

            C'est lui qui me guérit quand je suis malade. (80)  

            C'est lui qui me fera mourir et me rappellera à la vie. (81)  

            C’est de lui que j’espère le pardon de ma faute, le jour du jugement."(82)         

 

 

·          L’invocation de cinq choses

 

 

            Ce n’est qu’après avoir prononcé sa soumission et sa reconnaissance par l’évocation des cinq attributs divins dans un cadre de piété, de concentration et de recueillement, que sidna Ibrahim prononça son invocation comprenant étrangement cinq choses en échange :  l’octroi d’un pouvoir (la prophétie et la science) et son accès au rang des saints, la langue de vérité à suivre comme exemple,  l’héritage du Paradis, le pardon à son père (avant que Dieu ne lui apprenne que son père n’était pas de la famille des croyants car l’invocation de Dieu Unique dans le monothéisme n’est valable que pour les croyants et c’est logique car à chacun sa divinité)  et enfin le salut le jour de la Résurrection.  Lisez en ayant à l’esprit ces cinq points : 

 

 

" Seigneur ! Accorde-moi le pouvoir de juger [avec discernement] et fais-moi rejoindre les saints !(83)  

             Fais que ma langue [ne dise que] la vérité, pour les générations futures !(84)  

             Fais que je sois du nombre des héritiers du jardin des délices !(85)  

Accorde ton pardon à mon père qui était du nombre des égarés,(86)  

            Ne m’accable pas d’ignominies lorsqu’ils seront ressuscités,(87)  

            au jour où la richesse et les enfants ne seront d’aucune utilité,(88)  

            sauf pour celui qui se présentera devant Dieu avec un cœur pur. "(89)  

 

 

Cette belle scène très élégante et artistique nous a été ramenée avec fidélité par la parabole de Sidna Ibrahim.  C’est Dieu qui l’a relevé en remarquant le bon comportement de son prophète.  Elle n’est pas passée inaperçue, signe qu’elle a été bien agrée. Les récitants qui ne font pas attention, y passent allègrement, alors qu’elle mérite bien un temps d’admiration et d’inspiration.


Cette bonne manière d’invoquer a été perpétué par la tradition de notre Prophète (QSSL) qui recommande l’intention, les ablutions, la piété, la présentation d’aumône pour les pauvres, le choix de l‘heure de la prière d’invocation. Il  y a des invocations qui ne se rejettent pas : l’homme victime d’une injustice flagrante, le père pour son enfant et le voyageur. On leur ajoute aussi celles jeûneurs, des malades, des femmes enceintes, des gens pieux.  En islam, l’invocation est une obligation au même titre que le travail. Elle n’est pas synonyme de fainéantise. Elle n’absout pas le travail et l’effort. Bien au contraire. C’est un stimulant et une motivation. Dieu est proche et exauce si l’on sincère.  En cette nuit du destin, Dieu fait en sorte de nous profiter de la baraka de l’invocation du prophète Ibrahim, votre ami et de nous inscrire les bienfaits de cette Nuit en n’ouvrant  les voies du salut ici-bas et dans l’Au-delà.  

 Smail Boudechiche


 

Hadith du jour :


La Nuit d'Al-Qadr a une Date Fixée :

Abou Houraira a rapporté que le messager d'Allah (QSSL)) a dit : « Ramadan vous est venu - un mois béni. Allah vous a rendu obligatoire son jeûne. Pendant ce mois, les portes du ciel sont ouvertes, les portes du Feu de l'enfer sont fermées et les mauvais djinns sont enchaînés. À Allah appartient une nuit (de ce mois), qui est meilleure que mille mois. Quiconque est privé de son bien, a été privé (de tout le bien). » Rapporté par Ahmad et An-Nasa'i

 


 

Photo du jour : La Nuit du Destin à guetter durant les dix derniers jours de Ramadan par des invocations et des actes de bienfaisance.

 


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  •   Page parue dans Journal Liberté du dimanche 12 Août 2012


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